La Négresse
Au-delà des polémiques, au-delà des manifestations politiques ou des repentirs légitimes, que savons-nous vraiment de ce sympathique quartier ? Né d’une voie ferrée, éventré par un viaduc en béton, c’est aujourd’hui l’un des enjeux majeurs d’une transition urbaine réussie. Le premier nom du quartier, c’est Harausta, mais sur une carte des combats des guerres napoléoniennes établie en 1830, on retrouve la mention de deux maisons dites « de La Négresse » et « Lanegresse ».
La rumeur parle d’une femme de couleur, tenancière chaleureuse d’une auberge accueillante… Des linguistes rappellent la toponymie gasconne en accord avec les lieux, « lana gresa », les landes argileuses… Ce qui pourrait parfaitement correspondre quand on sait que le quartier est d’abord celui des potiers !
On trouvait ici, avant la grande tuilerie Moussempès construite en 1879, aujourd’hui transformée en espace commercial, plusieurs carrières d’argiles autour des lacs Harausta et Mouriscot. Alors ??? Quid de l’origine du nom ? A vrai dire, jusqu’au Second Empire, personne ne s’en soucie vraiment… La décision est donc plus tardive… C’est en effet le 22 octobre 1861 que le conseil municipal de Biarritz ratifie l’orthographe de ce nouveau quartier… Probablement en vue de donner une identité reconnue au futur arrêt ferroviaire prévu en contrebas de la route Impériale n°10, où sera construite la gare de Biarritz, la même qui, de nos jours, accueille toujours les cohortes de voyageurs !
Mais l’histoire des lieux ne s’arrête pas à celle d’une gare… C’est un quartier d’artisans, une porte d’entrée de la ville particulièrement bien pourvue en commerces, services et loisirs. C’est ici qu’on trouvait le célèbre trinquet Dibarrart, le camping municipal, la minoterie, la première station-service, le maréchal ferrant, et même le puits artésien qui, longtemps, a alimenté la ville de son eau limpide et douce…
Ici Biarritz a inauguré la première école en langue basque, « ikastola », implanté le lycée technique, puis en 2012, le nouveau collège Fal, une réalisation bioclimatique de l’architecte Patrick Arotcharen.
Lieu de passage, parfois même fortement saturé aux heures de pointe, c’est un quartier dont l’avenir est à réinventer sur les forces de son histoire !