Inauguration de la statue de Jeanne d’Arc - Discours de M. de Olazabal
29 août 1925. Inauguration de la statue de Jeanne d’Arc sur la place Domrémy (actuelle) à proximité immédiate de la propriété Miraflorès, à l’occasion de la manifestation de l’amitié Franco-Argentine.
La presse est présente, un photographe est chargé de suivre la cérémonie depuis la messe jusqu’à la réception de fin d’après-midi dans les jardins de la propriété Olazabal à Biarritz.
Dans l’après-midi, la statue a été inaugurée en présence des dignitaires et d’une foule de biarrots. Après la bénédiction, et avant le discours de Joseph Petit, Maire de la ville, à sa droite dans l’attente de son allocution, Monsieur de Olazabal, propriétaire de la villa Miraflorès et à l’initiative du projet, a prononcé ce discours :
N’était que mon geste en donnant à la ville de Biarritz ce simple monument pourrait être interprété comme un acte de quelque vanité, je n’eusse osé prendre la parole dans une réunion relevée par la présence de hautes personnalités appartenant au monde ecclésiastique, littéraire, administratif et artistique.
Ce geste, je veux le dire, jaillit de nos profondes convictions, il témoigne de notre gratitude pour cette hospitalière terre de France. Nous incarnons votre patrie dans cette figure de guerrière religieuse que l’on appelait Jeannette dans son village de Domremy.
Quel autre personnage aurai-je pu choisir que cette simple jeune fille, bonne avec ses égaux, incomparable chef à la tête des armées, libératrice par sa foi et son génie, du sol sacré de sa patrie, acceptante d’un cruel martyre, enfin placée sur les autels ? Vers elle vont les admirations du croyant et de l’incroyant, du paysan et du soldat.
Jeanne d’Arc ! Les nombreux héros de ta patrie reposent dans des magnifiques tombes, tes cendres à toi furent jetées dans la Seine, mais aujourd’hui, dans le monde entier, ton image se trouve dans tous les temples de Dieu et les hommes te consacrent des monuments dans le plus beau cadre qui se puisse rêver pour ta gloire : sous la voûte du ciel, parmi les verdures de la terre et la musique de l’océan.
Si à ta protection on confie les trois couleurs françaises, souffre que j’y joigne le rouge et le jaune de la noble et courageuse Espagne, le bleu et le blanc de celle que j’aime au-dessus de tout, mon pays l’Argentine. Laisse tomber sur les trois ta prière qui les bénira.
Je n’ai plus qu’à remercier les personnes éminentes qui nous ont honorés de leur présence ; les princes de l’Eglise qui se sont associés aux joies de cette journée, le très distingué Maire de Biarritz, M. Petit, qui a su conquérir tant d’affection parmi nous, ses hôtes, M. Jean Laborde qui nous a prêté un précieux concours, enfin le sculpteur Auguste Maillard qui a su remarquablement interpréter la pucelle d’Orléans à l’Heure Sacrée de sa première vision.
Tirage photo papier professionnel. Très bon état.
Format : jpeg
Type de document : Photographie
Date : août 1925
Période : Entre 1791 et 1982