La Gare du Midi (1911)

« La plus belle et la plus élégante »

1853. Sous l’impulsion de l’empereur Napoléon III, la ligne Paris-Madrid doit passer par le Pays basque. Sur cet axe, la « Reine des plages ». Rien de plus évident que l’implantation d’une grande gare internationale à Biarritz. Mais coup du sort ou caprice de l’Impératrice Eugénie, c’est à la Négresse, un lieu-dit situé à 3.5 km du centre-ville, que la gare sera construite, au grand dam des commerçants ! Trente ans plus tard, la ville s’est développée, la population estivale s’élève à plus de trente mille personnes dont les exigences suivent le progrès : « toujours plus vite, toujours plus près » !

L’empire n’est plus, un hôtel remplace le Palais… Une gare sera construite en centre-ville.

L’emplacement est trouvé : Le plateau situé au-dessus du jardin public. La gare s’organisera donc en deux niveaux : en haut, celui des voies et des arrivées, sous une grande verrière. En bas, au niveau du jardin, l’accès des départs, à partir d’un hall voûté. La construction est chaotique et se termine en 1911. La gare, construite par Adolphe Dervaux, à la fois sobre et élégante dans un très pur style « Art Nouveau » n’a pourtant jamais été inaugurée. Mauvais présage de la bouteille qui ne se brise pas sur la proue du navire…

Après la Seconde Guerre Mondiale, seul un réseau omnibus est conservé. C’est la fin. Le 14 septembre 1980 circule la dernière navette vers La Négresse. Inutilisée, la gare est démolie en 1988, dans le cadre d’une reconversion en Palais des festivals. Aujourd’hui, la « Gare du Midi », avec deux auditoriums, accueille les plus grandes manifestations de la ville, et héberge, depuis 1998, le Malandain Ballet Biarritz.